(continue in English) – Dernière mise à jour : 2 septembre 2022
C’était au mois d’avril, il faisait beau, il faisait chaud, les cerisiers étaient en fleur, en cadrant bien on pouvait s’en servir pour cacher les échafaudages.
C’était en 2019, au mois d’avril, quatre jours avant l’incendie.
Je me trouvais en déplacement professionnel à Paris. Suivant une longue habitude maintes fois répétée, je marchais le long de la Seine et je fis un crochet par le parvis. La foule insouciante des touristes occupait le devant de la cathédrale, mais moins qu’à l’ordinaire. Voyant la file pour entrer plus ténue qu’habituellement, je pris mon tour, et pour la première fois de ma vie, je pénétrais dans Notre-Dame. Inspiration soudaine et imprévue, rompant avec une longue procrastination.
Après l’agitation du dehors et l’éclat du soleil, la pénombre et les bruits feutrés de l’intérieur apportent une forme d’apaisement.
Progressant par les bas-côtés, j’en arrivais au chœur, enveloppé d’un jubé chahuté à travers les temps. Dans sa version remaniée du 19ème siècle, il raconte la vie du Christ à la manière des bandes dessinées d’aujourd’hui.
Au centre de l’abside, la chapelle de la Vierge appelle à plus d’intimité. Une envolée de fines colonnettes encadre les vitraux filtrant la lumière pour en accentuer le bleuté.
Alors que j’achève le tour du chœur, un grand shhhuuut siffle des haut-parleurs et une procession de robes bleues électriques se déploie autour de l’autel. C’est l’office des Vêpres qui commence requérant la discrétion des visiteurs.
De nouveau sur le parvis, je détaille quelques éléments de la sculpture que le soleil déjà déclinant met joliment en évidence.
La construction de Notre Dame commença en 1163 et dura deux siècles. Rien que la façade prit 50 ans. Quelle époque, comment serions-nous capables de patienter autant aujourd’hui, d’ailleurs il est promis de boucler les réparations en cinq ans, seulement, que tout soit terminé pour 2024.
Et pourtant on parle d’une cathédrale moderne, innovante. Incorporant les clochers à l’édifice alors qu’auparavant la tour se dressait à part. Mieux encore, plutôt que d’enserrer le portail de la lourde construction des tours latérales, celles-ci s’ouvrent pour créer d’autres portails, la façade dans toute sa largeur s’offre aux foules avec trois larges ouvertures.
Il aura fallu cet incendie pour prendre conscience de la fragilité du monument que l’on pensait là pour toujours, pour l’avoir toujours vu.
La comparaison entre l’avant et l’après est cruelle, si les murs tiennent, le toit n’est plus là, la flèche non plus.
Avant :
Après :
L’état de sidération initial fut bientôt suivi d’un immense mouvement de mobilisation pour rassembler les moyens qui permettront d’effacer les traces de l’accident. Des nombreuses offres de soutien, j’en note deux. Le Premier ministre canadien, de passage quelques jours plus tard, propose du bois d’œuvre canadien pour reconstruire la charpente. Six mois plus tard, à l’entrée de la cathédrale Saint Patrick’s à New York, un tronc collecte toujours les donations.
Il faut se tourner vers l’avenir, la cathédrale Notre Dame de Paris retrouvera sa splendeur et sera transmise aux prochaines générations. Il en restera un attachement plus conscient de ce que nous risquons de perdre par négligence.
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La situation de la Notre-Dame est triste, mais on a de l’espoir pour sa reconstruction. Un jour!
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Ayant vu l’incendie, je pensais que ce serait pire, mais les murs ont tenu et même la voûte n’est que partiellement tombée. Finalement ce sera l’occasion de solidifier l’ensemble de l’édifice avec les techniques d’aujourd’hui. Merci pour le commentaire.
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Merci merci merci ! Mille fois mercis !
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Je reste étonné par l’impact de l’incendie, il a touché quelque chose de sensible chez beaucoup, souvent de manière inattendue.
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Nous étions à Budapest quand elle a brûlé, les gens nous témoignaient leur sympathie quand ils comprenaient que nous étions Français. J’hallucinais. Mais j’étais très touchée.
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On se sent un peu Ambassadeur de son pays dans ces cas-là, mais cette sollicitude internationale montre qu’il y a quelque chose de bon chez beaucoup.
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Bien sur !
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Coucou.
Moi, j’aime Paris! Merci pour cette post.
Bonne journée à vous.
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Merci pour ce message sympathique. Paris est une belle ville.
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ND ❤️❤️❤️❤️❤️
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Je crois que le sentiment d’attachement à la cathédrale s’est accru avec l’incendie qui a fait prendre conscience de la fragilité d’un monument que l’on croyait là pour toujours. Moi-même j’en avais longtemps reporté la visite à plus tard.
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