(continue in English) – Dernière mise à jour : 13 juin 2022
L’Estancia Harberton fut créée par le missionnaire anglican Thomas Bridges en 1886. Venu d’Angleterre, Thomas Bridges s’est installé en Terre de Feu dès 1870, dirigeant alors une mission à Ushuaia tournée vers les derniers autochtones Yamanas, cruellement décimés par leurs contacts avec les Européens. En remerciement de son activité de bienfaisance, l’Argentine lui accorda la nationalité et lui offrit les 20.000 hectares qui composent l’estancia située dans la baie de Mánacatush à 85 kilomètres, 52 miles, d’Ushuaia.
Il s’agissait de la première ferme à s’installer en Terre de Feu du côté argentin. L’habitation fut envoyée en pièces détachées depuis l’Angleterre et assemblée sur place. Harberton étant le nom du village d’où la femme de Thomas Bridges était originaire en Angleterre.
En dehors du salon de thé, on ne visite pas l’habitation, ce sont toujours les descendants de Thomas Bridges qui l’occupent. Aujourd’hui la cinquième et la sixième générations continuent de gérer l’exploitation.
Près de la maison se trouve un petit jardin en terrasse, abrité des vents les plus forts. C’est un endroit charmant faisant oublier la rudesse du climat.
Poursuivant son action auprès des Yamanas, Thomas Bridges s’est servi de son estancia pour créer des ateliers, ils pourraient ainsi acquérir les qualifications nécessaires à leur insertion dans la nouvelle société. Les Yamanas n’étant pas grands, les établis sont conçus pour leur taille. La fenêtre se trouve à hauteur du plateau de travail pour profiter le plus longtemps de la lumière naturelle.
L’estancia s’est tout d’abord consacrée à l’élevage des moutons pour la laine et des vaches pour la viande. Depuis 1995 l’élevage des moutons a cessé, à la suite d’une forte tempête de neige qui décima le troupeau. L’activité était devenue peu rentable.
Depuis quelques années, Harberton se tourne vers le tourisme en mettant en valeur son espace naturel. L’île de Martillo avec ses manchots appartient d’ailleurs à l’estancia, c’est d’ici que partent les visites terrestre de l’île, au plus près des manchots. Les visiteurs de l’estancia peuvent se promener dans la propriété et même camper gratuitement sur autorisation sur des sites non aménagés. Il existe aussi plusieurs cottages donnant sur la baie qui peuvent être loués pour la nuit.
La biologiste américaine Rae Natalie Prosser est entrée dans la famille par mariage. Elle a ensuite installé ses collections et son atelier à l’Estancia Harbeton. Cela a donné naissance à Acatushún, le musée d’oiseaux et mammifères marins australs ouvert en 2001. Les squelettes accrochés au mur sont doublés de la représentation de l’animal pour une meilleure compréhension.
Les visiteurs de l’estancia bénéficient d’une visite guidée par l’un des membres de l’équipe scientifique, à la fois compétent et passionné par ce qu’il présente.
Dans les ateliers sont conservés les ossements de milliers de spécimens collectés dans la région. Lorsque cela est nécessaire, le nettoyage des os, activité dégageant une forte odeur, s’effectue dans un cabanon isolé sur le rivage. L’avantage de se trouver loin d’autres habitations.
Les squelettes étalés à l’extérieur constituent des exercices d’entrainement pour les nouveaux membres de l’équipe. Mis dans le désordre il s’agit de reconstituer les animaux. Puzzle géant dans genre bien particulier.
Un dernier regard sur cette estancia du bout du monde. L’Estancia Harberton constitue comme un monde à part, un monde rempli de bienveillance, autrefois en faveur des Autochtones, désormais envers la nature dont les manchots d’Isla Martillo en sont une preuve édifiante.
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Estancia Harberton
Il s’agit de la première estancia à s’être installée en Terre de Feu du côté argentin, créée par le missionnaire anglican Thomas Bridges. L’habitation fut envoyée en pièces détachées depuis l’Angleterre et assemblée sur place.
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