(continue in English) – Dernière mise à jour : 25 juillet 2022
Au début de Saskatoon, il y a une rencontre, dans la province canadienne de Saskatchewan. Un groupe d’Ontariens, émissaires d’une ligue de tempérance recherchait une terre où établir une nouvelle colonie, loin des tentations de la ville. En 1882, ils prirent le train jusqu’au bout de la ligne, à l’époque à Moonsomin, puis poursuivant leur périple ils parvinrent au fleuve Saskatchewan. Là, ils rencontrèrent Whitecap, chef d’une tribu de Dakota qui leur désigna un endroit sur l’autre rive du fleuve, comme propice à l’établissement de leur future communauté.
Un an plus tard, les émissaires revinrent avec le groupe de pionniers venus de l’est du Canada et ils s’établirent là où la berge descendait jusqu’au fleuve. De plus cette portion du cours d’eau étant relativement plus étroite, cela permettait d’envisager l’établissement d’un traversier.
Du traversier, on passa à la construction de ponts, il y en a actuellement neuf dans le périmètre de la ville, dont deux pour les lignes de chemin de fer. Car finalement le chemin de fer arriva à Saskatoon, dès 1890, mais sur l’autre rive que le centre initial. La ville se redéploya de l’autre côté, finissant par englober les deux rives pour atteindre en 2016 une population de 247.000 habitants.
Colonie agricole à l’origine, Saskatoon est ensuite devenu le centre administratif et commercial d’une région plus large où les terres agricoles devenaient toujours plus vastes. C’est donc naturellement à Saskatoon que fut établi un bureau enregistrant les droits sur les terres, le Land Titles Building. Le bâtiment existe toujours mais son activité a été transférée.
Lors des crises économiques du 20ème siècle, de nombreux agriculteurs ont été poussés à la faillite, entre les mauvaises récoltes et les fluctuations des prix, ils durent aussi s’endetter pour suivre les progrès de la mécanisation. Incapables de rembourser leurs dettes, même les bonnes années en raison de terres trop petites, ils finirent par rejoindre l’exode rural, gonflant la population des villes comme Saskatoon. Ce vieux camion Chevrolet rappelle le monde rural, ainsi que cet ancien tracteur, décorant curieusement une maison du centre-ville.
Saskatoon est ainsi devenu la ville la plus peuplée de la province, dépassant la capitale Regina. Naturellement c’est le siège d’un diocèse et les églises des différents cultes embellissent le centre-ville. Comme la cathédrale anglicane de saint Jean l’Evangéliste qui fut édifiée de 1912 à 1917, ou la cathédrale catholique saint Paul, construite en 1910.
Des monuments commémoratifs se trouvent dans les parcs de la ville. Le monument Hugh Cairns rend hommage aux 76 footballeurs de Saskatoon morts lors de la Première guerre mondiale. Le Cénotaphe est un mémorial plus général pour les morts aux combats. A la demande du Conseil municipal, on y a mis une horloge pour que ce soit plus utile qu’un simple bloc de pierre.
Les bords du fleuve Saskatchewan ont fait l’objet d’aménagements pour les transformer en espaces verts. Ils accueillent par exemple les marches effectuées lors de la pause du déjeuner des employés des bureaux du centre-ville.
L’hôtel Bessborough est un bâtiment historique du centre de Saskatoon. Il fut construit de 1928 à 1932 par une compagnie de chemins de fer, selon le style château répandu au Canada. L’hôtel reste au cœur de la vie sociale et mondaine de la ville.
De sa période d’émergence comme centre commercial régional, Saskatoon conserve quelques constructions typiques de cette période du début du 20ème siècle.
Le centre-ville est dominé par quelques immeubles de bureaux et d’appartements, mais les rues sont toujours essentiellement composées de maisons individuelles. Les styles et les époques varient, souvent les jardins sont aménagés avec goût.
Une Pontiac Parisienne des années 1960, modèle principalement produit dans les usines General Motors au Canada.
Bien que Saskatoon ait été créé en 1883 comme une ville sans alcool, il y a aujourd’hui environ 120 débits de boissons, notamment dans un ancien bus à deux-étages, très britannique.
La mairie de Saskatoon est un bâtiment assez discret. La grande figure politique de la ville demeure John Diefenbaker (1895-1979) qui fut premier ministre du Canada. Une statue le montre à quinze ans alors qu’il vendait des journaux, il eut l’occasion d’une discussion informelle avec le premier ministre de l’époque, Wilfrid Laurier. Cette anecdote resta dans l’histoire, au moins l’histoire locale.
Un autre moment historique se déroula juste au nord de Saskatoon en 1885, à Batoche. C’est là que le dernier épisode de la Rébellion des Métis se termina tragiquement. Gabriel Dumont était leur meilleur chef militaire, il est représenté sur son cheval dans un parc de Saskatoon.
Pour être informé des prochains articles, inscrivez-vous ici (c’est gratuit).
Autres articles sur la Saskatchewan :
Pour être informé des prochains articles, inscrivez-vous ici (c’est gratuit).
La discrétion de la mairie tranche vraiment avec le reste (le bus-bar, l’hôtel, même les ponts…) qui sont bien plus « démonstratifs » !
J’aimeAimé par 1 personne
C’est une bonne remarque. Je ne crois pas que cela tienne des origines assez rigoristes de la ville, mais il n’y a effectivement rien de tape à l’oeil comme on peut en trouver dans des villes équivalentes. tout reste assez discret dans l’ensemble.
J’aimeJ’aime
Jolie ville avec une combinaison de la nature et de la ville urbaine. Il semble que Saskatoon ait commencé modestement et aujourd’hui, la ville est l’une des plus grandes du territoire Saskatchewan. Merci pour le partage de tes observations de Saskatoon!
J’aimeAimé par 1 personne
C’est un très bon résumé. Saskatoon est peu connu en dehors du Canada, même la province de Saskatchewan est assez méconnue. Pour présenter le Canada, il faut aussi montrer ces endroits qui ont aussi leurs points d’intérêt.
J’aimeAimé par 1 personne