(continue in English) – Dernière mise à jour: 26 décembre 2022
Dans les Andes boliviennes, Potosi existe car il y a Le Cerro Rico, la Montagne riche. Elle domine la ville de son cône désolé cachant bien les richesses qu’elle contient. Les mines d’argent, mais aussi d’étain et de zinc expliquent l’existence d’une ville à plus de 4.000 mètres, 13.400 pieds, d’altitude.
Les Espagnols ne furent pas longs à parvenir à Potosi après la découverte de l’Amérique en 1492, dès 1545 la ville est fondée. D’énormes quantités d’argent vont être produites pendant des dizaines d’années, principalement convoyées vers l’Espagne. La ville va grossir jusqu’à compter autour de 200.000 personnes, bien plus que Madrid, Paris ou Londres à l’époque. A partir du 19ème siècle, l’argent se fait plus rare, l’étain et le zinc prennent partiellement le relai puis déclinent à leur tour vers la fin du 20ème siècle. La ville peine à s’adapter à ce changement de fortune.
La Casa Real de la Moneda avait la charge de transformer l’argent extrait des mines en pièces de monnaie. Potosi, Lima et Mexico étaient les trois principaux lieux de création monétaire en Amérique au temps de l’empire espagnol.
Au centre de la vieille ville coloniale, la Place du 10 Novembre, date célébrant une révolte contre les Espagnols, est entourée du siège des autorités civiles et religieuses, c’est là que tout se passe. Les habitants viennent s’y promener, passant un moment sur les bancs à prendre le soleil ou à discuter.
Le moindre prétexte permet de mobiliser la troupe de danseurs traditionnels. Au son d’une musique répétitive, femmes et hommes forment deux groupes se rapprochant progressivement en se dandinant, mais la parade s’achève avant qu’ils se rejoignent.
Au-delà de la Place du 10 Novembre, les rues sont étroites et rarement piétonnes. Souvent en pente, la circulation y est poussive, encombrée de véhicules anciens.
Les vieilles maisons coloniales semblent difficilement résister au temps, leur aspect apparait souvent dégradé. Elles ont souffert de nombreuses années de négligence de la part des autorités, malheureusement peu soucieuses de valoriser leur passé colonial pour des raisons politiques.
Le balcon en bois constitue souvent l’élément principal de décoration de la façade. D’un matériau plus fragile, ils sont les premiers à montrer des signes de déchéance.
La Casa de las Recogidas, construite par les Franciscains au 18ème siècle, est l’une des plus belles maisons de Potosi. Elle possède une façade baroque rythmée de trois portails lourdement ornés, la profusion de motifs est aussi mise en valeur par le contraste entre le blanc et le bleu.
Les églises sont nombreuses, chaque ordre religieux ayant cherché à recueillir une part de la richesse générée par les mines de Potosi. Financées par des donateurs enrichis, les églises reproduisent les styles à la mode en Espagne.
Au cœur de la vieille ville historique, l’église San Francisco et son haut clocher carré fut la première église construite à Potosi, commencée dès 1547.
L’église Santo Domingo date du 17ème siècle, elle servit de prison au 19ème siècle et jusqu’en 2000. L’église et son ancien couvent ont été restaurés récemment.
Le couvent Santa Teresa date de la fin du 17ème siècle, il était destiné à recevoir les religieuses issues de la bonne société. Richement dotées par leur famille, elles contribuèrent ainsi à l’aisance financière du couvent permettant une décoration abondante et de qualité. Le couvent est désormais transformé en musée spécialisé dans l’art sacré.
La façade religieuse la plus remarquable est certainement l’église de San Lorenzo de Carangas dont le portail baroque a été sculpté avec exubérance par des artistes indigènes au 18ème siècle. Ils mélangèrent les motifs catholiques avec ce qui survivait des anciennes religions, comme les représentations récurrentes de sirènes.
San Benito est une autre église destinée à accueillir les fidèles indigènes, elle fut construite entre 1711 et 1758 en dehors des murs de la ville espagnole. Le centre historique actuel était effectivement ceint de murs et réservé aux Espagnols.
Dominé par le Cerro Rico, le quartier ouvrier de San Benito se trouve à l’extérieur du centre historique, beaucoup de maisons ne disposent encore que d’un confort rudimentaire.
Les inégalités sociales continuent à marquer fortement la société bolivienne. Elles commencent dès l’enfance, séparant ceux allant à l’école dans leur uniforme propre et les autres enfants trainant dans les rues et occupés à de petites tâches.
A travers la Bolivie, les Zèbres sont disposés aux passages piétons (zébrés) pour aider les écoliers à traverser en sécurité, ils assistent aussi les autres passants. Les panneaux indicateurs prêtent parfois à interprétation.
Une partie du marché de la ville se tient en plein air. Cela semble constituer une distraction pour certains habitants, ils assistent aux échanges assis sur les bancs en discutant avec leurs voisins.
En plus des boutiques et des marchés officiels, un peu partout en ville on trouve des vendeurs de rue proposant leur modeste marchandise, souvent en rapport avec l’alimentation.
Potosi tente aujourd’hui de se trouver une nouvelle vocation avec le tourisme. Située entre Sucre et Uyuni, elle constitue une étape intéressante lors d’un voyage au sud de la Bolivie, s’appuyant sur son vieux quartier colonial et la curiosité suscitée par les mines.
Les guides font de leur mieux pour ‘parler’ anglais.
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Je ne suis jamais allée en Bolivie, mais j’aimerais bien y visiter un jour. Tes photos de la ville colorée sont très jolies, et les détailles du couvent et de l’église sont admirables. Les « zèbres » sont amusants aussi. J’espère que la hauteur de Potosi n’est pas autant mauvaise que celle de La Paz ou d’autres villes boliviennes? Je continue à suivre ton blog pour lire plus de tes aventures autour du monde!
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Merci pour ton commentaire. La Bolivie a plusieurs avantages pour les voyageurs, le pays est peu cher et il est resté très authentique bien que de nombre de visiteurs augmente. Plusieurs régions méritent l’attention, La Paz, Sucre, Potosi et Uyuni avec le Salar et le Lipez mais aussi les missions jésuites de Chiquitania, moins connues.
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C’est très intéressant ! Merci d’avoir partagé cet article sur la Bolivie.
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Avec plaisir, c’est un pays que j’ai aimé parcourir, j’espère en faire partarger l’envie.
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Impressionnant ! J’adorerais y aller. Merci pour votre post !
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Si l’occasion se présente à vous, j’espère au moins avoir donné quelques idées de ce qu’il y a de bien.
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So many beautiful photos! The highest point above sea-level in Ireland is 1,041 m, so climbing a flight of stairs in Bolivia would probably have a significant impact on my first few days in the country. I’ve also heard that in Bolivia, toilet paper is a precious and revered commodity! Nevertheless, I would love to visit one day. Thanks for sharing and have a good day. Aiva
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The question of altitude is a good point. For most travellers the first days are difficult. Whether it’s La Paz, Sucre, Potosi or Uyuni, it’s the same problem. However, it only occurs at the beginning, so the following cities are easier. When I arrived in Potosi I was already used to it so I didn’t feel the altitude too much. For the paper, I have never encountered this issue, now it sounds more like an urban legend 🙂 Thanks for your comment, I appreciate your thoughtful reading.
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