Luxembourg : Lëtzebuerg City Museum, l’économie

(continue in English) – Dernière mise à jour : 22 septembre 2023

Lëtzebuerg City Museum, Luxembourg

Le Lëtzebuerg City Museum ne se contente pas de décrire l’histoire politique de la ville de Luxembourg, il en présente également les aspects économiques.

La population

Au 13ème siècle la population de Luxembourg commence à ressembler à une petite ville avec déjà environ 5.000 habitants. La protection apportée par de puissantes fortifications et l’affranchissement des contraintes seigneuriales encouragent cette tendance. C’est dans les villes que l’artisanat se développe.

Les classes sociales commencent à se stratifier avec des habitats et des activités distinctes comme peuvent le révéler les fouilles archéologiques. Les plus modestes habitent des constructions en bois alors que la pierre est utilisée par les plus fortunés. Chez eux on commence à retrouver aussi du verre.

Les pierres tombales résument toute une vie en quelques accessoires, les pots du potier ou les blasons de l’aristocrate.

Pendant longtemps Luxembourg fut une ville de garnison, recevant les troupes étrangères selon le pays dominant. Espagnols, Autrichiens, Prussiens, Français y cantonnèrent un nombre variable de soldats en fonction des dangers du moment.

Comme les casernes étaient le plus souvent insuffisantes, les militaires logeaient chez l’habitant. Outre l’ouverture sur des cultures différentes, cela constituait aussi une source de revenus supplémentaires et un nombre de consommateurs plus élevé. Cela favorisa plus particulièrement certaines productions comme le tabac ou la bière.

En 1867, le Luxembourg est déclaré pays neutre et les fortifications de la ville doivent être démantelées. Ce fut le point de départ d’un accroissement rapide de la population avec la construction de nouveaux quartiers où s’installèrent de nouvelles activités. Ponts et viaducs enjambèrent les vallées profondes, étendant ainsi le périmètre urbain.

Le chemin de fer arriva au sud de la ville au milieu du siècle. A proximité de la gare, les entreprises métallurgiques et d’autres activités industrielles s’établissent, à la recherche de main d’œuvre elles attirèrent de nouveaux habitants.

De l’artisanat au commerce

Depuis le Moyen-âge les artisans, regroupés en corporations, dominaient l’activité économique des villes. Les orfèvres en étaient un bon exemple, leur activité étant longtemps soutenues par les commandes ecclésiastiques.

A partir du 19ème siècle, les artisans sont progressivement remplacés par des commerçants. On passe de la commande unique façonnée sur place par l’artisan spécialisé, à une production industrialisée distribuée à travers des réseaux commerciaux.

Le centre-ville voit apparaitre les boutiques du commerce de détail en remplacement des ateliers artisanaux. Des maisons de qualité établissent leur réputation sur plusieurs générations, avant que les enseignes de la grande distribution apparaissent à leur tour.

L’ère industrielle

Même les produits agricoles furent pris dans la spirale industrielle. Les paysans ne vont plus vendre leur production au marché de la ville voisine. Ils les vendent aux coopératives ou aux industriels de l’agroalimentaire, ceux-ci les transforment et les commercialisent sur des marchés bien plus vastes. Bière, tabac, mais aussi beurre ou moutarde commencent à être produits en masse.

Rapidement la population de Luxembourg devint insuffisante pour absorber les productions. Heureusement, le pays sut habillement négocier sa participation à des ensembles économiques transfrontaliers. Cela commença avec le Zollverein en 1842, puis le Benelux en 1944 et bien sûr l’Union Européenne à partir de 1957.

Lors de la révolution industrielle des usines métallurgiques se construisirent aux portes de la ville avant de migrer plus au sud, à proximité du minerai et du charbon. Regroupées par la suite dans l’Arbed, ces activités mobilisèrent des ressources importantes en finances et en main d’œuvre. Le besoin humain fut comblé par l’immigration, comme le montrent les affiches en plusieurs langues pour informer les travailleurs.

Depuis le 20ème siècle

Si l’industrie sidérurgique a progressivement quitté l’Europe, ce fut pour le Luxembourg le moyen d’entrer dans le capitalisme en accumulant des capitaux importants. Cela servit de base à la période économique suivante où la finance a pris un rôle essentiel, assurant autour de la moitié du revenu national. C’est un phénomène moins facile à montrer dans un musée, il y a cependant une pièce recensant les 10 raisons qui font de Luxembourg une place financière internationale.

Entre les 150 banques internationales établies à Luxembourg et les institutions européennes, la ville a connu depuis la seconde guerre mondiale une croissance rapide de sa population, essentiellement en provenance d’autres pays européens. Il faut y ajouter tous les travailleurs frontaliers qui chaque jour viennent doubler la population active. Cela se traduit par des modifications de l’urbanisation, notamment par l’aménagement du Kirchberg.

Le chiffres sont impressionnants :
Ville de Luxembourg, on compte désormais plus de 115.000 habitants dont 70% ne sont pas luxembourgeois, il y a plus de 170.000 emplois.
Le PIB par habitant en 2020 est de 107.000 USD pour le Luxembourg, 31.000 USD pour la moyenne de l’Union européenne.

Vrai ou fake

Les étages supérieurs du musée sont dédiés à des expositions temporaires. Il y avait récemment une réflexion sur les fausses nouvelles-fake news.

Elles se propagent notamment en s’appuyant sur les réseaux sociaux. Ceux-ci demeurent moins contrôlés que les médias traditionnels, ce qui favorise une plus grande diversité d’information, s’y glisse aussi plus facilement des données volontairement erronées que personne ne vérifie.

Le réchauffement climatique étant un thème grandissant de préoccupation, il génère bien des manipulations pour en amoindrir la réalité, gênante pour certains acteurs économiques.

Ces fausses informations bénéficient aussi de la crédulité humaine, prompte à croire ce qui lui convient, encore incapable de douter de l’authenticité d’un message véhiculé par des médias dont la crédibilité n’est pas questionnée.

Tristement des faits historiques pourtant établis sont remis en cause, comme la réalité de la Shoah.

Certaines fausses nouvelles tiennent presque du canular, comme cette prétendue pierre lunaire. Elle aurait été rapportée par un astronaute luxembourgeois, inexistant.

Plus récemment les mesures à prendre pour freiner la pandémie ont souvent été critiquées, allant jusqu’à développer une forme de la théorie du complot. Malheureusement cela entraina la mort de nombreuses personnes, insuffisamment protégées sur la base de fausses informations.


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2 commentaires

  1. Le Lëtzebuerg City Museum est vraiment fascinant! Il y a beaucoup d’expositions à voir et pour apprendre l’histoire du pays, c’est trop impressionante. L’exposition temporaire des nouvelles « fake » est intéressante, car elle mélange la politique, l’art, et le loisir pour nous réfléchir à notre société aujourd’hui. Il y a trop d’apprendre, surtout dans un pays tout petit!

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    • C’est vrai que le musée apporte beaucoup d’informations sur le Luxembourg. Quant à l’exposition sur les fake news elle avait le mérite de faire venir au musée une génération plus jeune, plus intéressée par ce thème. Merci pour ta lecture et ton commentaire.

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