Cette chaîne de petites montagnes se trouve dans l’arrière-pays de Sydney, à une petite centaine de kilomètres, avec une altitude moyenne de 1.000 mètres, 3280 pieds. La forêt d’eucalyptus qui les couvre dégage de minuscules gouttelettes d’essence d’eucalyptus, en filtrant la lumière du soleil elles donnent au paysage une tonalité bleuâtre. Les montagnes y gagnèrent leur nom alors que dans un premier temps elles avaient été désignées sous d’autres appellations : Carmarthen Hills et Landsdowne Hills.

Les Trois Soeurs

C’est une légende aborigène qui veut que trois jolies sœurs de la tribu des Katoomba étaient courtisées par trois frères d’une autre tribu. Les lois tribales ne laissaient aucun espoir d’issue heureuse à cette situation. Les frères se résolurent alors à enlever de force les trois sœurs, provoquant un affrontement entre les deux tribus. Le sorcier des Katoomba, voyant la capture des trois soeurs imminente les transforma en pierres pour les protéger. Le sorcier mourut dans la bataille et personne ne sut trouver d’antidote au sort qu’il avait jeté. Les Trois Sœurs (Three Sisters ) restent ainsi figées sous leurs formes de pointes rocheuses.

Aujourd’hui l’endroit s’appelle toujours Katoomba, du nom de l’ancienne tribu, et attire des millions de visiteurs, c’est l’un des sites les plus visités d’Australie. Une plateforme d’observation a été construite au-dessus du vide pour donner un meilleur angle de vision des Trois Sœurs. Elles se détachent sur le moutonnement de verdure formé par la forêt eucalyptus de la Jamison Valley.

Obstacle naturel

Dans les débuts de la colonisation, les Blue Mountains formaient un obstacle naturel que les premières explorations ne parvinrent pas à dépasser, car les lignes de crêtes sont séparées par des canyons aux parois verticales infranchissables. Ce n’est qu’en 1813 que la traversée fut réalisée, aboutissant à la découverte des vastes plaines qui se trouvent au-delà. Les éleveurs de mouton furent intéressés par cette découverte et incitèrent à l’aménagement des premières routes.

Ce furent les bagnards du pénitencier de Sydney qui fournirent la main d’œuvre et en moins d’une année, sous la conduite d’un ingénieur, ils tracèrent une première voie à travers les montagnes pour atteindre les prometteuses plaines de l’intérieur. Cette voie fut ensuite aménagée en de nombreuses occasions pour tenir compte de l’évolution des modes de transports. Il fut aussi établi des postes militaires pour protéger les voyageurs des attaques des aborigènes.

Jamison Valley

Il y a de nombreux chemins de randonnées, parfaitement aménagés, avec escaliers et plateformes, pour sillonner Jamison Valley en forme de canyon. Il s’agit de belles randonnée à travers la vallée, à l’ombre légère des eucalyptus et des arbres fougères d’où s’envolent bruyamment de gros perroquets blancs au vol hésitant.

Des ruisseaux se glissent sous la végétation avant de se précipiter en petites cataractes en arrivant au rebord du plateau. Sans grand originalité, l’une de ces chutes est nommée le Voile de la mariée. Malgré la présence de ces ruisseaux, les risques d’incendie sont élevés et obligent à fermer certains sentiers une bonne partie de l’année.

Pin de Wollemi

Certaines parties des Blue Mountains demeurent difficiles d’abord et restent encore peu connues. C’est ainsi que dans une vallée reculée, il fut découvert en 1994 une centaine de spécimens vivants d’une espèce de pin que l’on croyait disparue depuis le temps des dinosaures. Cette espèce n’était connue jusque-là que par des fossiles. L’endroit précis est gardé secret mais en 2020, lors des grands incendies, la population survivante fut menacée. Afin d’éviter une nouvelle extinction, le pin de Wollemi a été introduit dans de nombreux jardins botaniques à travers le monde depuis le début du siècle.