(continue in English) – Publié : 17 février 2024
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Ce matin, en faisant le plein à la station-service, le pompiste m’a demandé si je partais pour Broken Hill. Répondant par l’affirmative, il m’a alors souhaité bonne chance. Ambiance.
Le défi, ce sont ces longues distances dans l’outback de l’état du New South Wales, 750 kilomètres, 470 miles, de terres rouges écrasées de soleil. Quelques points sur la carte, Nyngan, Cobar, Wilcannia ; parfois un pub isolé, gardé par une pompe à essence, en marge du long ruban bituminé. Et l’assaut des mouches à chaque sortie de la voiture.
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Dubbo
Avec Dubbo on aborde les terres rouges. Ce serait d’ailleurs la signification du mot en langage aborigène, repris par le premier colon qui s’y installa vers 1830. Alors que les nuages stagnent sur Sydney, ici à 400 kilomètres, 250 miles, à l’intérieur, le ciel bleu à peine tacheté de blanc règne du matin au soir. Les pluies y sont rares et la terre rouge, plate et monotone à perte de vue, renforce l’impression de sécheresse. Pourtant ce fut la fertilité des pâturages qui bordent la Macquarie River qui incitèrent les éleveurs à y installer des stations.
La ville s’est construite en marge de la première station, bénéficiant du pont sur la rivière qui en fit un point de passage. Les troupeaux en route pour les grandes villes s’y arrêtaient et Dubbo devint un marché aux bestiaux qui alimentait directement les abattoirs qui s’y construisirent. Depuis la mécanisation de l’agriculture a surtout favorisé le développement des cultures céréalières. Les champs de blé interminables se perdent à l’horizon, parfois parcourus par un groupe d’émeus ou de kangourous.
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Prison
Dubbo profita aussi des épisodiques ruées vers l’or de la fin du 19ème siècle, amplifiant soudainement le flot des mouvements. Pour une fois en Australie, un pénitencier n’est donc pas à l’origine de la ville, cependant une ancienne prison est devenue le centre d’attraction touristique de la ville. Construite dans les années 1870, elle connut huit exécutions capitales. Cela est suffisant pour faire de Dubbo une étape touristique, avec en plus la possibilité de circuler dans un paysage immense, où malgré le confort moderne on perçoit l’âpreté des conditions naturelles qu’affrontèrent les premiers colons.
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Cobar
Le cuivre, le plomb, le zinc, l’argent et l’or sont les métaux extraits du sous-sol de Cobar. La vocation minière ne peut échapper au visiteur, dès l’entrée de la ville les vestiges des anciens puits dressent leurs sombres silhouettes contre le ciel bleu. Le sort de la ville a fluctué au gré des découvertes de nouveaux filons. Les premières mines de cuivre commencèrent dans les années 1870, dès la fin du siècle 10.000 habitants en vivaient. La ville connaît alors une telle prospérité qu’une bourse y fonctionne. Puis les mines ferment et en 1930 il ne reste plus que 1.000 personnes.
On y a aussi retrouvé un site aborigène avec de nombreuses peintures anciennes, prouvant l’ancienneté de l’implantation humaine. La vie s’était organisée autour d’un trou permettant d’atteindre une nappe phréatique, déjà l’activité de la surface dépendait des ressources du sous-sol.
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Wilcannia
Wilcannia a des allures de ville fantôme. Des rues poussiéreuses bordées de magasins aux vitrines obturées de panneaux de bois ou de tôles ondulées. Quelques bâtiments administratifs construits d’une belle pierre blonde mais tout aussi vides d’activités. Pas un piéton, pas une voiture, ni en stationnement, ni en circulation. Juste une juxtaposition de constructions sans étage, avançant leurs auvents défoncés au-dessus des trottoirs inégaux. Pas un mouvement, si ce n’est le vol lourd de quelques corneilles et le tournoiement incessant des mouches comme partout en Australie.
Il faut un petit moment avant de percevoir quelques sons de voix venues de l’arrière salle d’un bar qui semble pourtant désaffecté. Ce sont ensuite quelques fugitives silhouettes se déplaçant pieds nus dans l’ombre sombre des auvents pour vite disparaître. De loin en loin un pick-up franchit une intersection, hésitant, comme cherchant une direction à prendre. Deux jeunes policiers faisant leur ronde saluent aimablement, comme étonnés de rencontrer un être vivant en pleine lumière.
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Darling River
Avant de connaître cet état léthargique, Wilcannia fut pourtant un port actif sur la Darling River, avec usines et entrepôts. Autrefois les bateaux à aube remontaient la rivière depuis l’océan à 600 kilomètres, 370 miles, de là, apportant tout le nécessaire pour assurer la vie dans ces contrées reculées et dépourvues. Emportant dans l’autre sens le produit des stations, essentiellement des tonnes de laine de mouton. Entre les fermes isolées et Wilcannia, de lents convois tirés par des bœufs effectuaient la liaison. Les bœufs trop fragiles dans ce pays trop chaud et trop sec furent ensuite remplacés par des chameaux bien plus résistants. De ces chameaux, échappés ou libérés, descendent des troupeaux sauvages errant maintenant dans les zones semi-désertiques.
Aujourd’hui la rivière n’est plus qu’un filet d’eau boueuse où une barque toucherait le fond. Le transport se fait désormais par la route, avec les impressionnants road trains, ces interminables semi-remorques attelés à une seconde remorque. Ils sont équipés de pare-chocs impressionnants en prévision des rencontres inopinées avec les kangourous dont les cadavres éventrés gisent à intervalle régulier le long de la route.
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Broken Hill
Cette ville est parfois appelée Silver City, la ville de l’argent, en raison de l’activité minière qui la fit prospérer depuis la fin du 19ème siècle. La ville comptait alors tout de même plus de 20.000 habitants en plein désert. Ce chiffre tend à se réduire progressivement avec la baisse de l’exploitation des mines, il ne reste plus que quelques centaines de mineurs et régulièrement de nouveaux pubs ferment, ce qui n’est pas bon signe.
On y extrait aussi du plomb et du zinc à partir de l’un des plus riches filons connus, il mesure plus de 7 kilomètres, 4 miles, de long. The Broken Hill Proprietary Company a été constituée pour l’exploiter, devenue BHP, c’est aujourd’hui l’une des principales sociétés australiennes bien qu’ayant cessé son activité minière dans sa ville d’origine. Il reste un immense terril qui sert de lisière à la ville, comme menaçant de ses pentes abruptes les constructions de la rue principale qui le longe.
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La bataille du rail
Broken Hill jouit généralement de magnifiques ciels bleus offrant une luminosité transparente qui attire les artistes. Les peintres sont nombreux en ville avec plusieurs galeries présentant leurs œuvres. Les cinéastes vinrent aussi tourner dans les environs pour des scènes de Mad Max par exemple. Le ciel bleu et la terre rouge offrent un saisissant contraste dans un paysage particulièrement austère et grandiose. Des plantations protectrices autour de la ville ont stabilisé la volatilité du sol et éviter les tempêtes de poussière.
La ville se trouve isolée au nord-ouest de l’état de New South Wales et se sent finalement davantage d’affinités avec l’état de South Australia tout proche, Adelaïde est à 500 kilomètres, 310 miles, alors que Sydney est à 1.160 kilomètres, 720 miles. Si bien que Broken Hill a adopté l’heure de l’état voisin, soit une demi-heure de décalage par rapport au reste du New South Wales. La rivalité entre les deux capitales d’état se retrouve dans la construction de deux lignes de chemin de fer concurrentes, l’une venant d’Adelaïde, l’autre de Sydney. Elles se rejoignaient à Broken Hill, mais chacune avait un écartement de rail différent.
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Très pittoresque! Une autre jolie partie de l’Australie 😊
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Une partie très typique en effet.
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Ahh guerrier de la route la liberté J’aime beaucoup ! Cela me rappelle les dépenses des États-Unis, du Canada, du Brésil et de l’Australie disparue si un collègue de Melbourne m’invite mais pas encore ….. bravo
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Ce sont effectivement des distances peu ordinaires ailleurs, là il faut ajouter un zéro à la fin.
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Magnifique article sur une région totalement inconnu! Wilcania a l’air… de sortir d’une BD ou d’un film!
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J’aime bien cette comparaison, il y a de ça dans l’ambiance effectivement.
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This really emphasizes how big Australia really is! I can’t imagine being somewhere so remote, I think I’d feel a little uneasy.
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If you think about it sensibly, indeed there’s a risk involved, but discomfort is part of the experience.
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Sorry to hear about the flies Lookoom, we don’t always turn them on for the tourists 😉. I’m so glad you got to experience Broken Hill though it is a unique town with a colourful history.
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In Canada we have our share of flies and mosquitoes, which are all too familiar as soon as summer arrives. Indeed, Broken Hill is colourful in more ways than one.
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So glad you experienced our red dirt.
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Very interesting. I would like to visit there sometime!
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This road between Dubbo and Broken Hill is a good place to experience the Australian Outback and its reddish landscapes.
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