Portobelo, le coffre-fort espagnol

(continue in English) – Dernière mise à jour : 6 novembre 2023

Portobelo sur la côte atlantique du Panama a servi de coffre-fort aux Espagnols pendant les premiers temps de la colonisation, lorsque l’idée dominante était d’extraire le plus d’or et d’argent possible et de les convoyer vers l’Espagne.

Là, il faut regarder une carte. L’empire espagnol d’Amérique compta d’abord deux vice-royautés, l’une établie à Mexico, l’autre à Lima. Toutes les ressources collectées au sud passaient par Lima, naviguaient jusqu’à Panama, traversaient l’isthme par voie terrestre et se réembarquaient à Portobelo en direction de l’Espagne.

Il ne subsiste plus grand-chose de l’ancienne ville fondée en 1597 et autrefois si active. Un grand bâtiment domine l’ensemble, la Douane Royale construite en 1638. La Douane voyait passer l’or et les trésors recueillis dans les colonies. La part du roi y était collectée.

Sur deux niveaux, les grandes salles de la Douane servaient à entreposer toutes sortes de marchandises à destination de l’Europe. Signe de la négligence de l’entretien, on y trouve aujourd’hui les morceaux dépareillés des décorations de fêtes publiques.

Face au port, la façade s’est effondrée, remplacée par une galerie en bois, ne faisant pas oublier les arcades d’autrefois. A l’étage, une belle vue s’étend sur la baie et le fort.

Après leur passage par la Douane Royale, les marchandises étaient embarquées sur les galions à destination de l’Europe. Une telle concentration de richesses ne pouvait qu’attirer les convoitises. Le fort San Jeronimo fut édifié pour protéger le port, la défense reposant surtout sur une impressionnante batterie de canons capables de balayer la baie.

Malgré ces défenses plusieurs fois renforcées, Portobelo fut capturé par les pirates en 1668 et par les Anglais en 1739. Cette victoire de courte durée serait à l’origine de tous les ‘’Portebello’’ baptisant des rues et des places dans l’empire britannique.

Malgré leur classement au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO en 1980, les ruines des fortifications ne bénéficient visiblement pas d’un entretien adéquat et continuent de se détériorer. Les constructions parasites à proximité immédiate des enceintes fortifiées n’en facilitant pas leur mise en valeur.

Le Christ Noir

La ville actuelle compte environ 5.000 personnes mais peu de vestiges anciens ont survécu en dehors de la Douane et du fort. Il y a cependant l’église San Felipe dont la construction commença en 1606 pour s’achever en 1814, peu avant l’indépendance de 1821.

L’église abrite le Christ Noir, icone célébrée le 21 octobre par plusieurs dizaines de milliers de pèlerins. Cette date fait référence à l’épidémie de choléra de 1831 qui épargna la ville. A cette occasion, la statue du Christ est transportée en procession selon un cérémonial traditionnel. Les participants entament ensuite une grande fête nocturne occasionnant souvent des débordements.

Il existe également une église plus modeste, San Juan de Dios, constituée à partir des vestiges d’une chapelle catholique remontant à 1589.

Sur la place de l’église, un typique bus diablo rojo, diable rouge, attend ses passagers sous le soleil écrasant du milieu de journée.

Fuerte Santiago

Le fort Santiago se trouve plus avant dans la baie pour en bloquer l’accès. Il fut construit en 1753, après l’attaque anglaise et pour tenir compte de l’évolution de l’artillerie.

 


 

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Portobelo, le coffre-fort espagnol

Portobelo sur la côte atlantique du Panama a servi de coffre-fort aux Espagnols pendant les premiers temps de la colonisation, lorsque l’idée dominante était d’extraire le plus d’or et d’argent possible et de les convoyer vers l’Espagne. Toutes les ressources collectées au sud passaient par Lima puis traversaient l’isthme par voie terrestre et se réembarquaient à Portobelo.

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