(continue in English) – Dernière mise à jour : 8 janvier 2023
Les Cerros, comme on les appelle en espagnol, ces collines qui dévalent vers la rade et donnent cette physionomie particulière à la ville. Une mosaïque de couleurs constituée de maisons s’accrochant à la pente comme elles le peuvent, peintes de belles couleurs comme pour cacher leurs pauvres murs de tôles.
A 120 kilomètres, 75 miles, de Santiago la capitale chilienne, Valparaiso a été conçue en 1544 pour en être le port. Du passé colonial espagnol il ne reste rien mais l’activité portuaire demeure essentielle, au centre d’une agglomération dépassant le million d’habitants.
Valparaiso est inscrite sur la liste du patrimoine culturel de l’humanité de l’Unesco depuis 2003.
Pablo Neruda à Valparaiso
Sur les hauteurs du quartier de Bellavista, une modeste maison attire les visiteurs. Taxis et minibus s’arrêtent un instant le temps de déposer leurs passagers et repartent, vite remplacés par d’autres véhicules. Ils viennent visiter La Sebastiana, l’une des maisons de Pablo Neruda.
Pablo Neruda (1904-1973), il devait être professeur de français mais il devint poète. Ou plutôt, il devint consul, puis il fut élu sénateur et finalement nommé ambassadeur en France par le président Allende. Mais toujours il écrivit, il publia, il dénonça et s’insurgea, défendant de nombreuses causes dans le monde tourmenté du milieu du 20ème siècle. Le prix Nobel de Littérature lui fut décerné en 1971.
Seuls les trois derniers étages appartenaient à Pablo Neruda. On y parvenait par une entrée sur le côté et un escalier en forte pente. Un grand living juxtaposant le salon et la salle à manger, avec une grande cheminée et surtout de larges baies vitrées. Elles ouvrent sur les pentes des collines voisines et la rade qui va se perdre à l’horizon. Au-dessus la chambre réplique la même vue. Enfin la pièce de travail tout en haut où le visiteur est pareillement aspiré par l’immense vue.
Les photos sont malheureusement interdites à l’intérieur (pourquoi?), le mobilier hétéroclite renvoie aux voyages à travers le monde du poète. Mais rien ne dit que photographier l’extérieur par les fenêtres tombe sous l’interdit. Alors il reste au moins cela comme souvenir, ce grandiose paysage qui aide certainement à se sentir poète, même sans posséder le talent de Pablo Neruda.

El Océano Pacífico se salía del mapa. No había donde ponerlo. Era tan grande, desordenado y azul que no cabía en ninguna parte. Por eso lo dejaron frente a mi ventana.
L’océan Pacifique était en train de tomber de la carte. Il n’y avait nulle part où le mettre. Il était si grand, si désordonné et si bleu qu’il ne pouvait tenir nulle part. C’est pourquoi ils l’ont laissé devant ma fenêtre.
Pablo Neruda
Les étages du bas appartiennent désormais à la fondation gérant le site, ils servent à l’accueil et à la boutique de produits dérivés. Il est bien tentant de s’attarder sur la terrasse ensoleillée avec toujours cette large vue sur les pentes colorées et l’océan infini.
La pente des collines
Faute de place, la ville s’est construite sur les flancs des collines abruptes s’élevant depuis le littoral, seule une étroite bande de terre plate longe le port. La quasi-totalité des habitations se trouvent sur ces pentes.
Les rues en pente sont un défi quotidien pour les freins des voitures et les jambes des piétons.
Une quinzaine de funiculaires, ascensores, permettent d’éviter une partie de la montée. Tout en demeurant des clichés traditionnels de la ville, ils sont cependant en mauvais état et certains ne sont plus opérationnels. La plupart appartiennent à des entreprises privées. A terme, la solution du téléphérique devrait s’imposer car elle offre moins de contraintes quant à son emprise au sol.
Les maisons de tôle
La tôle ondulée recouvre la plupart des façades dont les couleurs vives donnent son charme à la ville.
La tôle peut être un matériau peu coûteux, c’est aussi un matériau léger, moins dangereux en cas de tremblement de terre. La région des Andes est connue pour son activité sismique, en 1906 un séisme toucha Valparaiso faisant des milliers de victimes.
En 2014, une partie du paysage urbain a été malheureusement détruit par un incendie qui s’est propagé de maison en maison, leur ossature en bois faisant un combustible idéal. Peu de victimes cette fois, mais de nombreuses maisons détruites.
Les peintures murales
Officielles ou sauvages, les œuvres de street art sont nombreuses dans les collines, elles ajoutent au décor déjà coloré des façades. Pour le visiteur elles apportent des motivations supplémentaires pour parcourir les rues en pente.
Valparaiso s’est illustré depuis longtemps dans cette discipline, inspirée à l’origine par l’art des muralistes mexicains que Pablo Neruda introduisit après son retour du Mexique dans les années 1940. Le street art a ensuite constitué pendant les années de dictature un moyen d’expression, voire de rébellion.
Après le retour de la démocratie, la liberté de création fut reconnue et encouragée à Valparaiso, les pouvoir publics prenant l’initiative de commanditer de nombreuses œuvres.
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Je n’ai pas eu d’occasion de visiter Valparaiso quand j’ai visité le Chili il y a deux ans. C’est dommage, car la ville est sublime! Les maisons colorées sur les collines, la vue de la mer en haut…Valparaiso est un rêve, et je sais pourquoi Neruda a décidé d’y habiter! Merci pour tes observations de la ville chilienne et j’ai hâte de découvrir plus ce que tu vois aux autres villes, aux autres pays du monde. 🙂
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Je connaissais la ville de réputation avant de m’y intéresser, je n’ai pas regretté cette escale pleine de couleurs et d’air léger venu de la mer. Je trouve aussi qu’au bord de la mer la lumière est différente, comme plus dense.
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Très jolies photos colorées d’un endroit coloré, merci pour les souvenirs. J’y suis allé tous les mois pendant plusieurs années dans les années 90 et je me suis fait de nombreux amis, on y avait un restaurant sur la colline surplombant le port et mangé gratuitement! beau moment mémorable en effet! Nous sommes toujours en contact !!
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C’est certainement une belle expérience d’être en contact avec des habitants locaux. Ils connaissent la ville différemment. En y allant souvent, vous avez sûrement monté et descendu les rues des collines de nombreuses fois, peut-être même noté les changements dans le décor urbain, le street art étant particulièrement éphémère.
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Ahh oui je me rappel de monté à pied mdr
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🙂 oui, c’est le mauvais côté des choses 🙂
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We didn’t have time to get to Valparaiso when in Chile. I love the vibrant, colourful buildings, street art and funiculars in your pictures.
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As you are used to the mountain hikes, the steep streets should be easier for you. Actually I took advantage of a flight from Toronto to Buenos Aires to stop for a couple of days in Valparaiso. It was worth it.
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Next time I hope 🙂
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Que de chaudes couleurs !
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Il y a une appétence réelle pour les couleurs vives qui rendent le paysage urbain tellement plus séduisant.
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Y a pas photo! (Si j’ose dire 😃)
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🙂
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