Malte appartient géographiquement à l’Europe, la Sicile n’étant qu’à 90 kilomètres, 56 miles, alors que l’Afrique se trouve à moins de 300 kilomètres, 186 miles. Une telle position suscita bien des convoitises et Malte connu plus que son lot de combats et de conquêtes.

L’histoire de Malte a été façonnée par son importance stratégique attirant les puissances dominantes du moment, soucieuses de s’assurer de cet appui logistique. Ces assauts successifs entrainèrent la fusion culturelle des mélanges de population et la résilience aux changements brutaux.

Le pays est désormais indépendant depuis 1964 et membre de l’Union Européenne depuis 2004. C’en est le plus petit membre avec une superficie de 316 kilomètres carrés, 122 miles carrés.

Préhistoire

Malte commence à être peuplée vers le 6éme siècle avant JC, par des groupes en provenance de Sicile. Au bout de plusieurs siècles, cette première civilisation atteint une forme d’apogée avec la construction de temples mégalithiques. Ces temples imposants suggèrent l’existence d’une société très organisée et dotée de compétences architecturales avancées.

L’âge du Bronze qui suit se caractérise par des établissements plus petits dotés de structures défensives, comme si l’organisation centralisée précédente avait éclatée, peut-être par excès de centralisation du pouvoir.

Antiquité

Dans l’Antiquité, Malte a successivement été occupée par les puissances méditerranéennes dominantes, participant au développement de la civilisation européenne. Les Phéniciens ont installé des comptoirs commerciaux vers 800 avant notre ère. En 480 avant notre ère, l’île est tombée sous le contrôle des Carthaginois, jusqu’à la conquête romaine en 218 avant notre ère. Sous la domination romaine, Malte a prospéré avec des preuves de développement urbain, des temples et des villas.

Après le déclin de l’Empire romain, Malte connut une brève période de domination byzantine avant la conquête arabe de 870 de notre ère, qui marqua la fin de son antiquité classique.

Moyen-Age

Au début du Moyen-Age, Malte a été intégrée au monde musulman, introduisant de nouvelles techniques agricoles, une nouvelle architecture et les racines de la langue maltaise. La reconquête chrétienne intervint au 11ème siècle, en marge des différentes croisades destinées à libérer des terres de l’emprise musulmane.

Le système féodal s’installe à Malte qui fait alors partie du Royaume de Sicile, puis de la Couronne d’Aragon, intégrant finalement le vaste empire constitué par Charles Quint. C’est lui qui propose au Pape de confier Malte aux Chevaliers de Saint-Jean qui viennent de perdre Rhodes face aux Ottomans.

Les Chevaliers de Saint-Jean

Les Chevaliers de Saint-Jean furent créés vers 1099 pour apporter assistance aux pèlerins chrétiens. Reconnus par le Pape, ils deviennent un ordre militaire et religieux, associant vie monastique et participation aux croisades. Chassés de Jérusalem puis de Rhodes, ils se voient confier Malte en 1530 pour devenir l’Ordre de Malte.

Sous la direction des Grands Maitres, les Chevaliers fortifient Malte et notamment La Valette pour en faire une puissante place forte. Ils s’en servent comme base pour harceler la marine ottomane tout en se préparant à une confrontation. Celle-ci a lieu en 1565 lorsque les Ottomans envahissent l’île et mettent le siège à La Valette.

Le Grand Siège de 1565

Le Grand Siège de 1565 est un conflit crucial au cours duquel les Chevaliers de Saint-Jean ont défendu Malte contre l’Empire ottoman. Dirigés par le Grand Maître Jean Parisot de Valette, les Chevaliers, aux côtés de civils maltais, ont fait face à une force ottomane quatre fois supérieure. Le siège dura quatre mois jusqu’à l’arrivée d’une armée de secours espagnole.

Cette victoire a renforcé le contrôle européen sur la Méditerranée et a conduit à la fortification accrue de Malte. Le danger écarté, les constructeurs poursuivirent leur œuvre avec de nombreuses églises, constituant un patrimoine architectural de qualité qui se visite encore aujourd’hui.

Le temps des Français

Les Français ont brièvement contrôlé Malte entre 1798 et 1800.

Avec le temps, la lutte contre l’Empire ottoman perd de son acuité et l’Ordre de Malte perd de sa signification. La mauvaise gestion finit par exaspérer la population. En route pour son expédition en Egypte, Napoléon Bonaparte envoie une petite force à Malte pour s’assurer d’une base arrière. Poussés par la population mécontente, les Chevaliers laissent le pouvoir aux Français sans combattre.

Aussitôt les principes de la Révolution sont mis en place, comme l’abolition de l’esclavage et la suppression des privilèges féodaux. Cependant, le pillage des églises et l’imposition de lourdes taxes ont provoqué un mécontentement généralisé, cette fois tourné contre les Français. La période française a pourtant influencé la société maltaise en introduisant des idées progressistes.

Le temps des Britanniques

S’étant rebellés contre les Français en 1800, les maltais demandent un protectorat britannique puis acceptent de devenir une colonie. Les Britanniques ont alors amélioré les infrastructures, l’éducation et les soins de santé. Cependant l’identité maltaise se renforce et conduira à une autonomie grandissante puis à l’indépendance en 1964.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’emplacement stratégique de Malte en a fait une base navale essentielle. Les défenses sont modernisées pour assurer une protection avancée du Canal de Suez convoité. Blocus et bombardements causèrent de nombreuses pertes, ce qui a valu à l’ensemble de la population la Croix de George pour sa bravoure.

L’Union européenne

Après la guerre, la volonté d’autodétermination s’est accrue, conduisant à l’autonomie en 1947 et à l’indépendance totale le 21 septembre 1964. Malte est devenue une république en 1974 et a rejoint l’Union européenne en 2004.